Les firmes internationales qui instruisent les demandes d’homologation pour les couples « substances actives/culture » (ex : Abamectin/orange) entament rarement des démarches d’homologation d’usage pour leurs substances actives dont le potentiel économique est faible (les DOM représentent un petit marché peu attractif). Une firme aura un meilleur retour sur investissement pour la même substance active en déposant des demandes sur une culture comme le maïs ou le blé plutôt que la mangue ou le litchi.
La production agricole de l’Outre-mer français est particulièrement confrontée à cette problématique des usages mineurs, voire des usages orphelins pour lesquels quasiment aucun produit homologué n’est disponible.
Depuis 2009, la mise en place d’un plan national et d’une commission des usages orphelins pilotés par la Direction générale de l’alimentation (ministère de l’agriculture), permet de réunir les compétences et moyens nécessaires pour répondre à cette problématique des usages orphelins, notamment dans les DOM. Une douzaine d’actions prioritaires sont ainsi menées, parmi lesquelles l’identification des usages orphelins, l’établissement d’une liste des usages prioritaires, l’expérimentation via des centres situés dans les DOM (IT2, ARMEFLHOR…) pour évaluer l’efficacité de certaines substances actives, les risques associés et les limites de résidus.
Définition d’un usage orphelin : usage pour lequel il n’existe aucun moyen, ou aucun moyen assez efficace, pour lutter contre un ravageur ou une maladie sur une culture donnée